De l’extrême sud à l’extrême nord de l’Europe

Un rêve de voyage devient réalité

À l’origine, l’idée était de traverser l’Europe de son point le plus au sud à son point le plus au nord, à l’image de la Panaméricaine. C’est ainsi qu’est né le projet X-Europe, qui traverse 18 pays en 180 jours sur 18 000 kilomètres.

Après l’Espagne, le Portugal, Andorre, la France, Monaco et l’Italie dans le dernier numéro d’Autocaravane, la deuxième partie du voyage se déroule dans le nord de l’Europe. Principauté de Liechtenstein, Allemagne, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Suède et Norvège sont les étapes de ce périple paneuropéen. Persuadés que dans la vie, il faut oser faire les choses sans attendre le moment idéal, et transformer la routine en aventure, Karin (52 ans) et Marco (59 ans) ont démissionné de leur emploi et loué leur appartement il y a deux ans. Depuis, ils vivent en camping-car ou dans un mayen. En véritables nomades numériques, ils travaillent moins, et à distance. www.camperfan.ch

Route nord de l’Europe.
Route nord de l’Europe.

Après notre escale en Suisse, nous poursuivrons notre voyage à la mi-avril pour mettre le cap sur la Principauté de Liechtenstein, qui n’est qu’à deux pas de notre lieu de résidence. Notre première et plutôt brève étape ne compte donc que 19 kilomètres. Nous nous garons à Balzers, au pied du château de Gutenberg, qui trône sur une colline de 60 mètres de haut au cœur de la vallée du Rhin. Le château ne peut être visité que sur réservation. Néanmoins, il vaut la peine de se rendre sur la place forte, libre d’accès, ne serait-ce que pour l’impressionnant panorama à 360 degrés qu’elle offre. Le lendemain, nous traversons Vaduz, la capitale, puis empruntons la vallée du Rhin en direction de Saint-Gall, puis de Wil. Nous passons notre dernière nuit en Suisse à Braunau, où la plate-forme landcamp.ch nous a permis de découvrir une belle aire de stationnement dans une ferme. Très accueillant, l’agriculteur nous propose une visite guidée de son exploitation, dont la situation idyllique au beau milieu de prairies printanières verdoyantes est idéale pour effectuer une promenade jusqu’à une tour panoramique. De là, nous jouissons d’une vue magnifique sur la petite ville historique de Wil ainsi que sur l’Alpstein.

Adieu la Suisse
À Kreuzlingen, nous quittons notre pays et entrons en Allemagne. Nous décidons de rouler directement jusqu’à notre prochaine étape, la forêt palatine. À Hauenstein, nous utilisons l’aire de stationnement située juste à côté du musée de la chaussure. Avant l’ère des supermarchés, la région était un haut lieu de la fabrication de chaussures. La visite du musée est donc incontournable. On y découvre de nombreux détails intéressants sur le métier de cordonnier, et on peut également y admirer la plus grande chaussure du monde. Avec ses 7,14 mètres de long, ses 4,2 mètres de haut et son poids de 1,5 tonne, elle est entrée au Guinness Book des records. Mais la région n’est pas riche qu’en cuir : de nombreux sentiers de VTT et de randonnée sillonnent des paysages vallonnés et boisés, parsemés d’étranges formations rocheuses. Bon nombre de ces rochers rougeâtres peuvent être atteints à pied ou en VTT, et parfois même escaladés. Après les itinéraires de VTT souvent ardus de Finale Ligure et du lac de Garde, décrits dans la première partie de notre récit de voyage, nous profitons à présent de quelques pistes plus confortables.

Après avoir exploré la forêt palatine à pied et à vélo et survécu à l’affluence touristique pascale, nous poursuivons notre voyage vers les pays du Benelux. Quoi de plus logique que de traverser la frontière luxembourgeoise à Schengen ? Ce joli village viticole d’environ 5000 habitants est niché dans les vignobles au bord de la Moselle. C’est ici, sur le bateau
« M.S. Princesse Marie-Astrid », que les représentants des États membres ont signé l’accord de Schengen en 1985. Ce qu’on ignore, c’est s’ils l’ont fait avant ou après avoir dégusté de nobles variétés de riesling. Dès les premiers kilomètres, nous devons revoir le préjugé selon lequel le Luxembourg se réduirait à une ville et une agglomération. Depuis Schengen, nous traversons une région agricole faiblement peuplée en direction du Mullerthal. Dans cette région, ce petit pays nous semble même moins urbanisé que la Suisse. Nous logeons dans un camping à Echternach. La ville est située au bord de la Sûre, qui marque la frontière avec l’Allemagne. Nota bene : le Mullerthal est surnommé la « petite Suisse » luxembourgeoise. C’est une région réputée pour ses sentiers de randonnée et ses gorges impressionnantes. Nous profitons du soleil du lendemain pour explorer la gorge du Loup, ou Wolfsschlucht, et d’autres chemins de randonnée. Des rochers de grès recouverts de mousse et de lierre s’élèvent de part et d’autre des sentiers. Le doux clapotis des ruisseaux alterne avec le chant joyeux des oiseaux : dans ce coin de pays enchanté, on ne serait pas étonné de voir surgir une fée.

Notre voyage se poursuit jusqu’à Vianden, célèbre pour son imposant château perché sur un rocher au-dessus de la petite ville. Un peu plus au nord, nous traversons la frontière belge. Premier arrêt : la discrète chapelle de Saint-Hubert. On raconte qu’ici, au cœur des forêts denses et sombres de sapins des Ardennes, un grand cerf portant une croix lumineuse dans sa ramure apparut à celui qui fut plus tard canonisé. Depuis lors, saint Hubert est aussi considéré comme le patron des chasseurs. Les villes de La Roche-en-Ardenne et de Durbuy sont les prochaines sur notre programme. Au sud de Bruxelles, la capitale, nous nous rendons ensuite à Waterloo, ville chargée d’histoire, où Napoléon a perdu sa dernière grande bataille, le 18 juin 1815 (plus de 50 000 morts et blessés), contre les troupes alliées dirigées par le général britannique Wellington. La Belgique est un pays parfois un peu négligé par les Suisses, et nous sommes d’autant plus étonnés de voir tout ce qu’il y a à découvrir. Dans le nord du pays, nous visitons la ville de Gand. Avec ses canaux, ses ponts, ses tours et ses jolies façades, elle nous rappelle un peu Venise. Le centre-ville, avec le château de Gravenstein et la célèbre ruelle aux graffitis, est accessible en quelque 20 minutes à vélo depuis l’aire de stationnement pour camping-cars.

Plus d'informations de voyage sont publié dans le magazine Autocaravane, numéro 2/24.

Texte et Photos : Marco Schnell
de magazine : Autocaravane, numéro 2/2024

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